Ce Que Le Pardon N’est Pas

« Dois-je lui faire confiance si je lui pardonne?» Cette question reflète l’une des raisons pour lesquelles les gens trouvent difficile de pardonner. Qu’on demande de renoncer au ressentiment et à tout désir de blesser quelqu’un qui nous a blessé est une chose. Mais devoir en plus de cela refaire confiance à cette même personne rend les choses trop compliquées!

La bonne nouvelle est que pardonner une personne et lui faire confiance ne sont pas deux faces d’une même pièce de monnaie. Cela signifie que vous n’êtes pas obligé de faire confiance à une personne juste parce que vous lui avez pardonné. Les deux choses sont liées, mais sont très distinctes.

Pardonner se concentre sur une offense commise dans le passé. Pardonner permet la guérison des blessures que vous aviez dans votre âme à la suite de cette offense. C’est une décision que vous prenez pour vous libérer vous-même, en libérant celui ou celle qui vous a offensé. Rappelez-vous que pour maintenir un homme au fond d’une gouttière, vous devez vous-même être dans la gouttière.

Parce qu’accorder le pardon à quelqu’un est quelque chose que vous faites pour vous-même, vous pouvez l’accorder librement et unilatéralement. L’autre personne peut le recevoir ou le rejeter, mais il ou elle ne peut pas vous empêcher de le lui accorder et de vous libérer de la prison émotionnelle dans laquelle vous vous trouvez.

La confiance par contre, se rapporte au présent. La confiance mesure la fiabilité et l’intégrité d’un homme ou d’une femme et à quel point celui ou celle-ci est vrai. Puisque la confiance mesure quelque chose, elle doit être fondée sur des preuves vérifiables et dépend du comportement d’une personne. Elle ne peut donc pas être subjectivement accordée. Elle doit se gagner.

Pour cette raison, nous décrivons quelque fois les gens comme «digne de confiance ». Cette expression signifie qu’ils se sont montrés dignes de notre confiance en raison de la fiabilité de leur performance dans certains domaines. Ils ont gagné notre confiance par la manière dont ils se sont conduits.

Faites des recherches dans les Ecritures et vous verrez que même si Jésus a commandé à Ses disciples d’accorder le pardon à ceux qui pèchent contre eux, Il ne leur a jamais ordonné jamais de faire confiance aveuglément aux gens. Au contraire, Il leur a appris à être doux comme des colombes, mais prudents comme des serpents.

Concernant les personnes à qui faire confiance, Jésus a enseigné à Ses disciples à ne pas jeter des perles aux pourceaux. Autrement dit, ne pas confier quelque chose de valeur à quelqu’un qui ne veut pas en prendre soin. Et dans la parabole des talents, Il a précisé qu’une personne devait démontrer avec peu de talents qu’on pouvait lui faire confiance avant qu’on ne lui en confie davantage.

Confier de grandes responsabilités, des projets et des aspects importants de notre vie, à quelqu’un qui n’a pas démontré qu’il est digne de confiance n’est pas spirituel. C’est insensé et irresponsable, et pourrait conduire à un préjudice grave et inutile non seulement à cette personne et à d’autres.

Nous devons équilibrer la confiance par la responsabilité. Plus les responsabilités et les risques sont grands, et plus nous devrions être lents à faire confiance, et plus hauts devraient être les standards auxquels l’autre doit répondre dans ce domaine.

Par exemple, la parole d’une personne pourrait être tout ce dont vous avez besoin pour lui confier votre vélo, mais vous seriez insensé si vous n’exigiez pas beaucoup plus que la parole de cette personne avant de monter, vous et votre famille, à bord d’un avion dont cette personne serait le pilote.

Voici donc mon conseil: Pardonnez généreusement et unilatéralement. Ensuite, donnez aux gens auxquels vous pardonnez, dans la mesure du possible, des opportunités pour gagner votre confiance. Ne soyez pas déraisonnablement dur, mais ne soyez pas naïf non plus. Et mettez toujours un équilibre entre confiance et responsabilité.

J’espère que cela vous aide.

Bénédictions,

Bishop Johnson